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Article écrit et publié pour www.lingostiereveterinaires.fr © Dr Nicolas MARTINEZ Vétérinaire
Un abcès se forme lorsqu’un amas de pus s’accumule. Chez la tortue, les abcès sont dits « froids »: ils se développent lentement, avec un pus épais, souvent de couleur jaunâtre.
Les zones les plus fréquemment touchées sont le cou, les pattes et la queue. Attention toutefois : ces abcès sont rarement douloureux, ce qui peut retarder la consultation. Pourtant, une prise en charge rapide est essentielle.
Contrairement aux abcès chez d’autres animaux comme le chat, un simple drainage est impossible. Le traitement repose exclusivement sur une intervention chirurgicale permettant de retirer l’abcès et sa coque.
Si vous remarquez une anomalie chez votre tortue, n’attendez pas : une prise en charge rapide est la clé pour éviter des complications.
Abcès sur le cou d'une tortue © Lingostière Clinique Vétérinaire
Abcès de la queue sur une tortue d'Hermann © Lingostière Clinique Vétérinaire
Abcès en post opératoire © Lingostière Clinique Vétérinaire
L’anasarque ou syndrome anasarcoïde chez la tortue se manifeste par un œdème généralisé, plus fréquemment observé chez les tortues aquatiques. Cette condition reste encore mal comprise en médecine vétérinaire, bien que plusieurs causes potentielles soient identifiées :
Insuffisance rénale
Insuffisance hépatique
Insuffisance cardiaque
Hypothyroïdie
Rétention d'œufs
Eau trop froide pour les tortues aquatiques
Déséquilibre en protéines
Pour déterminer l’origine de l’anasarque, des examens complémentaires tels qu’une prise de sang ou une radiographie sont généralement nécessaires.
Le pronostic vital dépend de la cause sous-jacente : par exemple, en cas de rétention d'œufs, le pronostic est favorable avec une prise en charge adaptée. En revanche, une insuffisance rénale entraîne souvent un pronostic très réservé.
Si vous constatez un gonflement inhabituel chez votre tortue, n’attendez pas pour consulter. Une intervention rapide peut faire toute la différence.
Anasarque tortue des steppes © Lingostière Clinique Vétérinaire
Pose sonde de gavage sur une tortue malade © Lingostière Clinique Vétérinaire
Anasarque sur une pelomedusa © Lingostière Clinique Vétérinaire
Anasarque sur une pelomedusa © Lingostière Clinique Vétérinaire
Anasarque sur une pelomedusa © Lingostière Clinique Vétérinaire
Cette maladie musculo-squelettique résulte d’une alimentation carencée en calcium et d’une hypovitaminose D3, souvent liée à l’absence d’exposition aux UVB.
Les tortues les plus à risque sont celles :
Maintenues en intérieur, sans accès aux UVB naturels ou artificiels
Ne bénéficiant pas d’hibernation
Nourries avec des aliments pauvres en calcium tels que la laitue, la tomate, la courgette ou les fraises
Le déficit en calcium, combiné à l’hypovitaminose D3, provoque progressivement une chute du taux de calcium sanguin (calcémie).
Sécrétion accrue de parathormone (hormone hypercalcémiante)
Mobilisation du calcium osseux pour maintenir un taux stable de calcémie
Cette hyperparathyroïdie secondaire entraîne une décalcification progressive du squelette et de la carapace, qui deviennent fragiles et déformés.
Ramollissement de la carapace (dossière et plastron) : une carapace normalement ferme dès l’âge d’un an peut sembler molle.
Flaccidité musculaire généralisée : léthargie, difficultés de déplacement, frottement du plastron au sol.
Déformations de la carapace : elle semble avoir grandi moins vite que l’animal.
Excroissance du bec corné et des griffes : plus fréquente chez les tortues subadultes et adultes.
Cette affection métabolique est longue à traiter, parfois sur plusieurs mois, et la réversibilité dépend de la précocité du diagnostic.
Un suivi rigoureux est essentiel pour permettre une récupération optimale et éviter les récidives.
Hyperparathyroïdie chez une tortue Grecque © Lingostière Clinique Vétérinaire
Tortue horsfieldi: Excroissance de la rhinothèque et de la gnathothèque © Lingostière Clinique Vétérinaire
Testudo horsfieldi: "la carapace semble avoir grandi moins vite que l’animal" © Lingostière Clinique Vétérinaire
Déformation tortue d'Hermann © Lingostière Clinique Vétérinaire
Les problèmes cutanés chez la tortue sont souvent le reflet de conditions environnementales inadéquates :
Un milieu trop humide pour une tortue des steppes ?
Un manque d'exposition aux UV ?
Une surpopulation dans un espace trop restreint ?
Et bien d'autres facteurs encore…
Attention : il est important de ne pas confondre ces problèmes dermatologiques avec la mue, un phénomène naturel chez la tortue et les reptiles.
1. Dermatologie traumatique:
Morsures entre tortues, ou de prédateurs comme les rats ou les chiens
Blessures dues à de mauvaises conditions en terrarium (brûlures, abrasions)
Frottements excessifs des mâles sur les femelles en période de rut
2. Dermatologie fongique :
Les mycoses, pouvant toucher la carapace ou les membres, sont souvent liées à de mauvaises conditions d’hygiène ou d’humidité.
Une amélioration des conditions de maintenance est primordiale dans ces cas.
3. Dermatologie infectieuse :
Les infections cutanées nécessitent une antibiothérapie adaptée.
En cas de formation d’un abcès, une intervention chirurgicale sera indispensable pour le retirer.
4. Dermatologie parasitaire:
- Les parasites externes comme les tiques ou les myases (larves de mouches) sont fréquents.
- Un contrôle régulier et un traitement adapté sont nécessaires pour éliminer ces parasites.
Face à un problème de peau chez votre tortue, il est essentiel de consulter rapidement pour identifier la cause et apporter les soins appropriés. Adapter les conditions de vie reste une étape cruciale pour éviter les récidives.
Mycoses sur une carapace de tortue © Lingostière Clinique Vétérinaires
Lésion typique des "parades nuptiales" © Lingostière Clinique Vétérinaire
Une excroissance du bec peut rendre difficile pour la tortue de saisir et de consommer ses aliments, ce qui peut entraîner une anorexie progressive.
Les origines d’une croissance excessive du bec sont variées :
Alimentation inadaptée : L’absence d’une usure naturelle, souvent liée à un régime déséquilibré, en est la cause principale. Les tortues ont besoin de consommer des végétaux ligneux pour user leur bec correctement. Attention à limiter les fruits, qui ne contribuent pas à cette usure.
Vieilles fractures : Une ancienne blessure à la mâchoire peut altérer l’alignement ou la fonction du bec, entraînant une usure inadéquate.
Ostéofibrose généralisée : Une excroissance du bec peut être un signe précoce de cette pathologie liée à un déséquilibre métabolique, souvent causé par des conditions de captivité inadaptées.
Excroissance du bec chez la tortue © Lingostière Clinique Vétérinaire
Excroissance du bec chez la tortue © Lingostière Clinique Vétérinaire
Excroissance du bec chez la tortue © Lingostière Clinique Vétérinaire
Tortue horsfieldi: Excroissance de la rhinothèque et de la gnathothèque © Lingostière Clinique Vétérinaire
Le traitement repose sur plusieurs étapes :
Limage ou réduction du bec : Cette intervention est réalisée sous tranquillisation à l’aide d’une scie rotative pour rétablir une forme fonctionnelle.
Révision des conditions de captivité :
Adapter l’alimentation avec des végétaux ligneux pour favoriser l’usure naturelle du bec.
Éviter les excès de fruits et garantir un apport équilibré en calcium et en vitamine D3.
Vérifier l’accès à une lumière UVB adéquate pour prévenir les désordres métaboliques.
Une prise en charge globale permet de restaurer la fonction du bec et de prévenir les récidives.
Pour toute suspicion d’excroissance, il est essentiel de consulter un vétérinaire spécialisé.
Chirurgie de l'excroissance du bec chez la tortue © Lingostière Clinique Vétérinaire
Les fractures de la carapace sont des urgences courantes en clinique vétérinaire. Elles peuvent être causées par :
Morsures de chien,
Tondeuses,
Chutes,
Accidents de la voie publique (AVP),
Attaques de rats, etc.
Les fractures varient en gravité : elles peuvent être simples, profondes ou même infectées. Dans certains cas, les organes internes, notamment les poumons, peuvent être affectés. Une radiographie est souvent nécessaire pour établir un bilan complet des lésions.
Morsure de chien sur une tortue © Lingostière Clinique Vétérinaire
Fracture de la carapace d'une tortue © Lingostière Clinique Vétérinaire
En cas de fracture de la carapace, les premières étapes sont essentielles pour stabiliser l’état de l’animal :
Réhydrater la tortue :
Placer la tortue dans un bain d’eau tiède (28-30 °C) pour l’aider à se réhydrater.
En cas de perforation et d’atteinte pulmonaire, manipuler avec précaution.
Réchauffer l’animal :
Maintenir une température corporelle adéquate, mais ne jamais dépasser 32 °C pour éviter tout stress thermique.
Nettoyer la plaie :
Retirer délicatement les saletés, débris ou insectes (par exemple, fourmis) présents sur la zone blessée.
Après les premiers soins, une consultation en clinique vétérinaire est bien souvent indispensable. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la réparation immédiate de la carapace (par cerclage ou résine) n’est pas la priorité. La tortue est un animal à métabolisme lent, et sa prise en charge doit suivre un protocole adapté.
Évaluation des lésions :
Identifier les blessures externes et internes.
Évaluer le risque vital (hémorragie, atteinte des organes, etc.).
Gestion du choc et de la douleur :
Administration d’antalgiques pour soulager la douleur.
Réhydratation intensive pour stabiliser l’animal.
Traitement des infections :
Désinfection et gestion des plaies pour limiter les risques infectieux.
Contrôle des parasites externes ou internes si nécessaire.
Suivi de l’alimentation :
Assurer la reprise de l’alimentation.
Si besoin, envisager une alimentation assistée par sondage.
Une fois l’état général stabilisé, la réparation de la carapace peut être entreprise.
La tortue, par sa capacité de régénération lente, nécessite des soins patients et méthodiques. Face à une fracture de la carapace, une prise en charge rapide et adaptée est essentielle pour maximiser ses chances de guérison. Pour toute urgence, contactez immédiatement votre vétérinaire.
L’Herpès Virus est une cause fréquente de pneumopathies contagieuses chez les tortues, associées à une inflammation sévère de la cavité buccale. Une des complications les plus marquantes est l’apparition de plaques purulentes et nécrotiques dans la gueule, qui aggravent l’état de l’animal.
Le caractère très contagieux de l’herpès virose en fait une menace majeure, notamment dans les élevages ou les cheptels de tortues. Une tortue infectée peut rapidement contaminer ses congénères, rendant indispensable :
Le respect strict des règles de quarantaine, pour éviter la propagation du virus.
Une vigilance accrue lors de l’introduction d’une nouvelle tortue dans un groupe.
Tous les symptômes suivants doivent alerter :
Rhinites (écoulements nasaux).
Conjonctivites ou écoulements oculaires.
Signes buccaux : inflammation ou présence de plaques suspectes dans la gueule.
Face à ces signes, il est essentiel d’isoler immédiatement la tortue affectée et de consulter un vétérinaire. Un diagnostic précoce permet de confirmer ou d’écarter l’hypothèse d’une herpès virose, et, si besoin, de mettre en place un traitement adapté dans les meilleurs délais.
La prévention et la réactivité sont clés pour limiter les impacts de l’Herpès Virus chez les tortues. Consultez rapidement au moindre doute pour protéger votre animal et son environnement.
Rhinite sur une tortue Graeca © Lingostière Clinique Vétérinaire
Stomato glossite caséo nécrotique
(pus sur la langue, sur le palais et la commissure du bec) © Lingostière Clinique Vétérinaire
Herpes virus sur une Sulcata © Lingostière Clinique Vétérinaire
Les tortues, bien que robustes, présentent une sensibilité particulière au niveau des yeux, rendant cette zone vulnérable à diverses affections.
Certaines espèces désertiques, comme les tortues Sulcatas ou les tortues des steppes, évoluant dans des milieux poussiéreux, présentent fréquemment des écoulements oculaires simples. Cependant, les maladies oculaires chez les tortues peuvent être plus graves et nécessiter une prise en charge adaptée.
Signe de douleur à l'œil d'une tortue Sulcata © Lingostière Clinique Vétérinaire
Visualisation du corps étranger dans l'œil de la tortue Sulcata © Lingostière Clinique Vétérinaire
Conjonctivites :
Origines variées : allergiques, virales, bactériennes ou causées par des corps étrangers.
Kératites :
Inflammation de la cornée, souvent liée à une colonisation bactérienne.
Hypopion :
Présence de pus dans la chambre antérieure de l’œil, généralement visible dans sa partie inférieure.
Traumatisme oculaire sur une tortue © Lingostière Clinique Vétérinaire
Œdème des paupières et pus sur une tortue Grecque © Lingostière Clinique Vétérinaire
Certaines maladies oculaires peuvent être des signes associés à des affections systémiques, comme :
Le début d’une pneumonie.
Une infection par Herpès Virus.
Isoler la tortue :
Si une pathologie oculaire est suspectée, l’isolation est essentielle pour éviter une éventuelle contagion.
Premiers soins :
Réaliser des lavages oculaires au sérum physiologique pour soulager l’inflammation et éliminer les irritants.
Consultation vétérinaire :
Un examen clinique permettra d’identifier la cause de l’affection et de proposer un traitement spécifique, que ce soit pour une conjonctivite, une kératite ou une autre pathologie.
Les maladies de l’œil chez la tortue nécessitent une attention particulière et rapide. N’hésitez pas à consulter un vétérinaire au moindre doute pour garantir la santé et le bien-être de votre tortue.
Également appelée pyogranulome de l’oreille moyenne, l’otite est une affection courante chez les tortues. Elle peut être unilatérale (un seul tympan touché) ou bilatérale (les deux tympans).
Cette maladie concerne à la fois :
Les tortues aquatiques (60 % des cas).
Les tortues terrestres (40 % des cas).
Otite bilatérale sur une tortue © Lingostière Clinique Vétérinaire
Otite unilatérale importante, tortue en pré-opératoire © Lingostière Clinique Vétérinaire
Bien que certaines tortues puissent vivre longtemps avec une otite sans manifester de douleur apparente, les complications sont fréquentes et potentiellement graves :
Nécrose de l’écaille tympanique, entraînant une détérioration visible.
Atteinte oculaire, liée à la propagation de l’infection.
Ostéomyélite (infection osseuse), pouvant évoluer vers une septicémie, fatale si non traitée.
Chez la tortue, l’anatomie favorise la connexion entre la bouche et la caisse du tympan, rendant cette région vulnérable.
Les conditions d’entretien jouent un rôle majeur dans l’apparition de cette pathologie :
Carence en vitamine A : Facteur aggravant fréquent, affaiblissant les muqueuses et prédisposant aux infections.
Accumulation d’aliments dans la cavité buccale pendant l’hibernation.
Mauvaise hygiène de l’eau :
Eau souillée dans les bassins pour les tortues aquatiques.
Coupelles d’eau contaminées dans les enclos des tortues terrestres.
Traitement de l’otite
Traitement uniquement chirurgical : Considéré comme la solution de référence, il permet de traiter efficacement l’otite et de prévenir les complications graves.
Chirurgie d'otite chez la tortue © Lingostière Clinique Vétérinaire
Chirurgie d'otite chez la tortue © Lingostière Clinique Vétérinaire
Post opératoire © Lingostière Clinique Vétérinaire
Cicatrisation rapide © Lingostière Clinique Vétérinaire
Le paraphimosis est une condition rencontrée chez les tortues mâles, souvent en période d’hyperexcitation sexuelle. Il se caractérise par l’incapacité du pénis à se rétracter à l’intérieur du cloaque. Cette situation peut être passagère, mais elle devient parfois irréversible, nécessitant une prise en charge rapide.
À ne pas confondre !
Il est important de ne pas confondre un paraphimosis avec un prolapsus du côlon (ou même de la vessie sur une tortue juvénile) qui nécessite une prise en charge différente. Dans tous les cas, un avis vétérinaire est indispensable pour établir un diagnostic précis.
Pénis de tortue © Lingostière Clinique Vétérinaire
Prolapsus du colon chez une tortue © Lingostière Clinique Vétérinaire
Prolapsus de la vessie chez une tortue © Lingostière Clinique Vétérinaire
Dans un premier temps, le traitement vise à tenter de réintroduire le pénis :
Nettoyage soigneux du pénis pour prévenir l’infection.
Application de compresses froides pour réduire l’inflammation et calmer l’hyperexcitation.
Tentative de réintroduction manuelle du pénis dans le cloaque.
Malheureusement, dans de nombreux cas, ces interventions initiales arrivent trop tard, et le pénis ne peut plus être sauvé. La solution reste alors l’amputation chirurgicale, qui est salutaire pour l’animal.
Bonne nouvelle : les tortues se remettent très bien de ce type d’opération, sans impact notable sur leur qualité de vie.
Dans leur milieu naturel, les tortues cohabitent souvent avec des parasites internes, qu’elles tolèrent généralement sans problème. Cependant, en captivité, ces parasites peuvent devenir pathogènes et sont responsables de 10 à 30 % des cas de mortalité.
Les signes suivants doivent vous alerter :
Anorexie et fatigue.
Perte de poids et diarrhées fréquentes, parfois accompagnées de déshydratation.
Retard de croissance chez les tortues juvéniles.
Présence visible de vers dans les selles.
Parasites internes chez la tortue © Lingostière Clinique Vétérinaire
Le traitement repose sur l’utilisation de vermifuges adaptés. Cependant, leur choix et leur mode d’administration doivent être soigneusement ajustés en fonction de l’état général et du poids de la tortue.
Une tortue affaiblie ou fortement parasitée risque de ne pas supporter un traitement trop puissant sans une prise en charge complémentaire.
Une évaluation vétérinaire est essentielle pour adapter le traitement et limiter les risques pour l’animal.
Profender® en spot-on chez la tortue © Lingostière Clinique Vétérinaire
Les pneumopathies, ou affections des voies respiratoires profondes, représentent une urgence vétérinaire chez la tortue. Lorsque cette pathologie est suspectée, la priorité est de stabiliser l’animal et de l’aider à respirer, avant même de déterminer l’origine de l’affection.
Lorsqu’une tortue souffre de difficultés respiratoires, l’intervention immédiate doit inclure une Oxygénothérapie pour améliorer son apport en oxygène.
Une fois stabilisée, l’origine de la pneumopathie devra être identifiée pour adapter le traitement. Il est également essentiel d’évaluer le risque de contagiosité, notamment dans les groupes de tortues.
Les pneumopathies chez la tortue peuvent avoir diverses origines :
Bactériennes
Virales
Parasitaires
Fongiques
Une tortue souffrant de pneumopathie présente souvent :
La gueule ouverte, en quête d’air.
La tête levée pour faciliter la respiration.
Des mouvements des membres antérieurs, utilisés pour s’aider à respirer.
Ces symptômes nécessitent une intervention rapide.
Malheureusement, le pronostic des pneumopathies chez la tortue est souvent sombre, en particulier si le diagnostic et le traitement sont retardés.
Face à ces signes, consultez immédiatement un vétérinaire pour augmenter les chances de survie de votre tortue. Une prise en charge précoce est essentielle.
Les 3 incidences indispensables pour une lecture des poumons en radiographie vétérinaire © Lingostière Clinique Vétérinaire
Le prolapsus du côlon correspond à l’extériorisation du côlon à travers le cloaque de la tortue. Cette condition est grave et ne doit pas être confondue avec un paraphimosis (extériorisation du pénis).
Le prolapsus du côlon est une urgence vétérinaire : le pronostic vital de la tortue est souvent engagé avant même que le prolapsus ne devienne visible. Cette pathologie découle généralement d’une occlusion digestive associée à des efforts de défécation infructueux.
Si cette condition est rare chez les tortues en liberté, elle est plus fréquente en captivité, souvent en raison de mauvaises conditions de maintenance, telles que :
Carences en calcium (hypocalcémie).
Ostéodystrophie.
Faiblesse des muscles lisses du tube digestif, responsable de la propulsion des aliments.
Ces troubles affaiblissent l’organisme de la tortue, favorisant l’apparition d’un prolapsus.
Un diagnostic précis repose souvent sur une radiographie. Cet examen permet de :
Confirmer la présence d’un fécalome (accumulation de matières fécales) ou d’un corps étranger dans le tube digestif.
Écarter l’hypothèse d’un parasitisme interne sévère, qui pourrait expliquer les efforts de défécation répétés.
Prolapsus du côlon chez la tortue © Lingostoère Clinique Vétérinaire
Le traitement du prolapsus du côlon est exclusivement chirurgical.
Réduction manuelle : Remettre le côlon en place sans traiter la cause sous-jacente est inefficace et ne résout pas le problème.
Plastrotomie : Cette intervention consiste à ouvrir la carapace pour :
Accéder au tube digestif.
Corriger l’occlusion (retirer le fécalome ou le corps étranger).
Réinsérer le côlon dans sa position normale.
Cette chirurgie est délicate, car une tortue présentant un prolapsus du côlon est souvent en mauvais état général et peut être occluse depuis longtemps, ce qui complique son rétablissement.
Le pyramiding désigne une déformation de la carapace caractérisée par des excroissances pyramidales des écailles dorsales. Ce phénomène est souvent lié à des conditions de captivité inadéquates et à un déséquilibre dans l’environnement ou l’alimentation de la tortue.
Une étude publiée dans Reptiles Magazine a mis en évidence l’impact des conditions environnementales sur le développement du pyramiding :
Lot 1 : Tortues élevées sur du papier journal en milieu sec → Présence d’excroissances pyramidales au bout de quelques mois.
Lot 2 : Tortues élevées sur du papier absorbant en milieu humide → Absence d’excroissances pyramidales.
Ces résultats illustrent l’importance d’un environnement adapté, similaire aux milieux naturels où les tortues juvéniles passent l’essentiel de leur temps enfouies sous des feuilles mortes ou dans l’humus, ce qui protège leur carapace et limite les déformations.
Alimentation déséquilibrée :
Suralimentation ou excès de protéines.
Absence d’hibernation :
Perturbe le métabolisme naturel et la croissance.
Manque d’humidité :
Une humidité insuffisante durant les deux premières années est un facteur majeur.
Températures inadéquates :
Températures trop basses entraînant une mauvaise digestion et un stress métabolique.
Pyramiding chez la tortue, aspect tobleronne® de la carapace © Lingostière Clinique Vétérinaire
Environnement adapté : Maintenir une humidité ambiante adéquate, particulièrement pour les espèces sensibles.
Alimentation équilibrée : Privilégier des végétaux adaptés et limiter les protéines.
Exposition aux UVB : Indispensable pour la synthèse de la vitamine D3 et l’assimilation du calcium.
Cycle naturel : Respecter les périodes d’hibernation et maintenir des températures optimales pour favoriser une digestion efficace.
"Pyramiding", aspect tobleronne de la carapace sur une Sulcata et une tortue Graeca © Lingostière Clinique Vétérinaire
La rétention d’œufs post-ovulatoire est un problème courant chez les femelles tortues en captivité. Bien que son diagnostic semble aisé, il est essentiel d’évaluer les facteurs sous-jacents et les complications potentielles pour une prise en charge adaptée.
Plusieurs éléments peuvent favoriser la rétention d’œufs :
Absence de site de ponte ou de mâle.
Stress, entraînant une hyperprogestéronémie qui inhibe la ponte.
Immaturité sexuelle, notamment chez les femelles ayant grandi trop rapidement.
Carence en calcium, essentielle pour la contraction musculaire.
Infection des oviductes.
Malnutrition ou déshydratation.
Radiographie de rétention d'œufs chez la tortue © Lingostière Clinique Vétérinaire
Lorsqu’une rétention d’œufs est suspectée, les premiers gestes à effectuer sont :
Isolement à une température légèrement supérieure à la normale (+2°C).
Aménagement d’un site de ponte approprié pour favoriser l’évacuation naturelle des œufs.
Fluidothérapie pour réhydrater et soutenir l’organisme.
Administration d’ocytocine pour stimuler la ponte, si aucune obstruction mécanique n’est présente.
Supplémentation en calcium si la concentration plasmatique est insuffisante (<100 mg/L).
Si les mesures conservatoires échouent ou si l’état de la tortue est critique, une intervention chirurgicale est nécessaire :
--> Ovario-salpingectomie par plastrotomie : Cette procédure permet de retirer les œufs retenus et de corriger l’obstruction.
Plastrotomie chez la tortue © Lingostière Clinique Vétérinaire
La cicatrisation complète de la carapace après plastrotomie peut prendre entre 1 et 2 ans.
Une gestion optimale des conditions de captivité est essentielle pour prévenir cette pathologie :
Aménagement d’un environnement propice à la ponte.
Alimentation équilibrée riche en calcium.
Surveillance régulière pour détecter les signes précoces.
La rétention d’œufs est une affection grave nécessitant une prise en charge rapide et adaptée. Une consultation vétérinaire est indispensable pour préserver la santé et le bien-être de la tortue.
La stase folliculaire, ou rétention folliculaire pré-ovulatoire, est une pathologie fréquente chez les femelles tortues en captivité. Elle se caractérise par une augmentation anormale du volume des ovaires, due à des follicules gorgés de vitellus, qui ne sont pas ovulés ni résorbés.
Compression des organes internes (principalement l’estomac), provoquant anorexie et troubles digestifs.
Rupture des follicules, entraînant une péritonite (coelomite) pouvant être fatale si aucun traitement n’est entrepris.
Les principales causes favorisant la stase folliculaire incluent :
Femelles pubères n’ayant jamais été en contact avec un mâle.
Cycles ovariens perturbés par l’absence d’hibernation.
Carences nutritionnelles, notamment en calcium.
Stress environnemental ou conditions de captivité inadaptées.
Échographie de rétention d'œufs chez la tortue © Lingostière Clinique Vétérinaire
Les tortues en stase folliculaire peuvent présenter :
Anorexie.
Troubles locomoteurs affectant les membres postérieurs.
Gain de poids inexpliqué, lié à l’augmentation du volume ovarien.
Léthargie.
Le diagnostic repose sur l’imagerie (échographie ou scanner), permettant de visualiser les follicules pathologiques.
Les premiers soins comprennent :
Isolement de la tortue dans un environnement chaud (+2 °C par rapport à la température optimale).
Fluidothérapie pour réhydrater l’animal.
Préparation à une intervention chirurgicale si nécessaire.
Lorsque les soins médicaux ne suffisent pas, une intervention chirurgicale est indispensable.
Position en décubitus latéral sur une table légèrement inclinée pour faciliter l’accès à la fosse fémorale.
Extraction des follicules pathologiques et correction des anomalies.
Traitement chirurgical de la stase folliculaire chez la tortue © Lingostière Clinique Vétérinaire
Une source de chaleur est indispensable pendant et après la chirurgie pour maintenir la tortue à une température optimale.
La cicatrisation complète de l’intervention nécessite environ un mois.
Une gestion rigoureuse des conditions de captivité (alimentation équilibrée, cycles saisonniers respectés) est essentielle pour prévenir cette pathologie.
La stase folliculaire est une affection grave nécessitant une prise en charge rapide et adaptée. Un suivi vétérinaire régulier et des conditions de vie optimales sont indispensables pour garantir le bien-être des tortues en captivité.